Mai 2011. Sur le terrain du premier « verger familial », à Port-Douvot. Photo d’archives Ludovic LAUDE
Mai 2011. Sur le terrain du premier « verger familial », à Port-Douvot. Photo d’archives Ludovic LAUDE

Leurs jardins non secrets

Depuis l’an dernier, les Bisontins peuvent bénéficier de vergers « familiaux », comme les jardins ainsi appelés. Premier bilan.

 

 

Les feuilles tombent (la neige aussi, d’ailleurs). Il fait un temps à ne pas avoir envie de retourner de la terre. Il est donc assez logique que l’association des jardins familiaux de Besançon en profite pour tenir au chaud son assemblée annuelle.

Son appellation est désormais plus longue, car depuis l’an dernier, elle a rajouté l’activité des vergers, tout aussi familiaux, dans son « offre ».

Cette double fonction « c’est une première en France », assure Jean-Claude Falcinella, le président de l’association. « Nous disposons aussi de la plus grande surface de vergers utilisés de la sorte dans le pays. »

La nouvelle de cette expérience s’est répandue à grande vitesse : « Chaque semaine, on doit bien recevoir 2 ou 3 coups de fils de toute la France, de la part de gens intéressés par le montage et le fonctionnement de l’opération. »

Chacune des 19 parcelles d’arbres fait 600 m². Elles sont regroupées sur 4 sites : Port-Douvot, fort de Planoise, Chamuse (au pied de Rosemont) et Montoille (près de la Malcombe). Chacune doit « accueillir » une dizaine d’arbres (ce n’est pas le cas partout, il faudra donc en planter encore). Il existait déjà ici ou là, entre autres espèces fruitières, des pommiers, poiriers, cerisiers. Pousseront bientôt groseilliers, cassissiers, plantes aromatiques. Liste non exhaustive.

Quant à la… liste d’attente, elle commence à fleurir, elle aussi, avec 15 inscrits. Car les 19 parcelles ont très vite toutes été attribuées. Pour un fort bon rapport qualité prix : 41 € l’an quand les lots sont surtout constitués de jeunes arbres ; 50 € quand ils sont plus vieux (car la production est beaucoup plus importante).

Supplément d’âme

Depuis la création de l’association en 1986, la Ville l’encourage en lui attribuant des subventions conséquentes. 23 000 € cette année pour ne parler que de l’aide au fonctionnement, ce qui contribue à payer à 80 % le poste de salarié permanent.

De toute façon, dès qu’il est question de jardiniers, de terres cultivées et de récoltes, tout le monde tend l’oreille, voire se met à se lécher les babines. Et personne ne trouverait à redire si l’association était déclarée… d’utilité publique.

Ses adhérents sont particulièrement soignés, avec le renfort de financements municipaux, encore une fois. Ainsi, pour les vergers, leurs « locataires » savent pouvoir compter sur des actions de formation (à la greffe, à la taille, à l’entretien…), dispensée par les « cousins » et experts de l’association de pomologie.

Les heureux élus ont droit aussi, notamment, à un abri collectif sur chaque site (pour ranger les outils), avec réserve d’eau et prêt du matériel nécessaire, dont deux motos faucheuses.

La convivialité vient en supplément d’âme. « Ces vergers représentent un bel espace pour pique-niquer en famille, entre amis », relève Françoise Presse, adjointe au maire chargée des espaces verts.

Attention ! À ce rythme, pour ne pas allonger démesurément la liste d’attente, va falloir réaménager tout Chailluz en terroir gourmand.

Joël MAMET